23 mars 15h50 [Alexander & Bruna]

23 mars, 15h50.

La voiture démarra en trombe. Alec savait vaguement où se trouvait l'appartement de Jonas Amnbroglia pour y avoir déposé la demoiselle Ventura un certain nombre de fois. Il avait abandonné son activité après un bref échange de SMS … enfin, si on pouvait parler d'activité en parlant de lire un magazine stupide. Et quand je dis stupide … Il avait fini par attraper ses clés de voiture, soupirant à la pensée de ce que Bruna avait encore pu inventer qui la pousse à dormir chez son ami. Certes, ils sortaient ensemble, et Jonas avait l'air d'être plutôt correct. Il ne se faisait d'ailleurs pas d'illusions quant à leurs activités, mais préférait ignorer ce genre de choses. Comme un père ferme les yeux sur les activités de sa fille. Oh, jamais au grand jamais il ne se comporterait comme un père avec Bruna, cete seule pensée lui donnait des frissons dans le dos. Alec était jeune, irresponsable, et le peu de choses qu'il avait à faire se limitait à faire des trajets, payer à boire et se lamenter de concours avec la jeune fille.

La voiture déboula devant chez Jonas dans ce qu'il aurait été convenu d'appeler un crissement de pneus, mais qui ressemblait plus à une agonie délirante des freins. Les amis d'Alec avaient deux attitudes différentes : soient ils se fichaient de sa façon aberrante de conduire comme de l'an mil, soient ils avaient juré leurs grands dieux que jamais ils ne remonteraient dans sa voiture. Ils perdaient beaucoup à ce petit jeu, parce que certes, il allait sans doute finir par les tuer, mais d'un autre côté, sa voiture était extrêmement confortable. Un pour et un contre. En attendant, Bruna n'aurait pas le loisir de faire des critiques, si elle ne voulait pas continuer à pied.

« Monte, » cria-t-il pour couvrir le bruit de la circulation.

Une fois en route, il se contenta de monter le son de la radio le plus fort possible. Oui, oui, son job consistait à rendre sourdes toutes les filles qu'il approchait. Mais il aimait bien pouvoir se concentrer sur le trafic, et pouvoir griller tous les feux rouges du monde et doubler toutes les voitures par la droite en toute sérénité.

La rue qu'il cherchait se profila, et dans un ultime hurlement des pneus, Alec gara son « petit tas de feraille » comme il l'appelait, devant le café.
Ils trouveraient sûrement des gens qu'ils connaissaient, là-dedans, mais aucun des deux n'était forcément d'humeur à socialiser. Alec pilota Bruna en la tenant par des épaules jusqu'à une table dans le fond et se laissa tomber sur la banquette, dans un soupir exhausté.

« Bon, alors raconte-moi, jeune fille » commença-t-il avant de héler une serveuse pour passer commande. « Un café, un coca et un truc au pif sur la carte » lâcha-t-il au hasard à l'attention de la jeune femme ébahie par ce couple hétéroclite. « Pourquoi as-tu déserté ton gentil petit lit si ce n'est pas pour te défouler avec Jonas ? »

Il sortit son téléphone de sa poche et le posa sur la table, au cas où quelqu'un aurait besoin de lui. Mine de rien, il était très sociable et avait quantité de gens. De ses meilleurs amis à sa nouvelle famille … D'ailleurs, il allait falloir qu'il se lance, un de ces jours.

23 mars 15h50 [Alexander & Bruna] 00193qfa

Non la raison de la nuit passée chez Jonas était loin d'être celle imaginée par Alexander. Non non ce n'était pas pour des raisons fort peu catholiques qui pourraient choquer les plus jeunes qu'elle avait passé la nuit chez Jonas, ou du moins pas dans le sens où vous le pensez. Mais vous saurez pourquoi en temps voulu, en même temps qu'Alexander et oui suspense suspense... Bien qu'il s'inquiétait encore pour elle, Jonas la laissa quand même sortir de la maison où il habitait avec ses parents. De toute façon il n'avait pas trop le choix il n'allait tout de même pas la retenir prisonnière de cette maison jusqu'à la fin de sa vie. Et puis il avait cours lui ce jour là alors il n'avait pas trop le choix, Bruna ayant été provisoirement expulsée, elle avait tout le loisir de passer la matinée comme bon lui semblait. Elle s'habilla de ses habits de la veille, c'est à dire un débardeur blanc, lavé depuis la veille et un mini short en jean déchiré. Par dessus, elle mit une chemise de Jonas pour se couvrir un peu d'avantage. Elle sortit ensuite, converse au pied, attendant Alec, portable à la main et clés de chez elle dans la poche.

Le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle l'entendit arrivé. Une arrivée haute en couleur, avec crissement de pneu et tout le tralala, bref une arrivée pleinement ST-Jamesienne. Bruna sourit à son ami et ne se fit pas prier pour monter dans la voiture quand celui ci le lui demanda. Elle n'eut même pas le temps de mettre sa ceinture qu'il avait déjà démarrer en trombe. Elle le reconnaissait bien là, à cette conduite peu recommandable au volant. Elle ne s'en plaignait pas cependant mais était toujours surprise. Elle mit donc sa ceinture en cours de route. En à peine cinq minutes - pour un trajet qui d'ordinaire prend largement un quart d'heure - ils étaient arrivé à destination. Alexander gara la voiture et Bruna en descendit là encore sans se faire prier presque soulagé d'être arrivée en vie de cette épopée.

Ils entrèrent dans le café, Alec semblait vouloir aller dans un endroit spécial du café, il la prit par les épaules et l'y conduit. Elle se retint d'enlever les mains du jeune homme de ses épaules non sans mal, celles-ci étant douloureuse à cause de la veille. Elle se dit qu'il l'aurait mal pris, alors elle le laissa faire, supportant la douleur que la légère pression qu'exerçait Alec sur ses épaules lui procurait. Une fois qu'il eut trouvé la bonne table, il s'y laissa tomber, peu après suivi par Bruna qui s'assit sagement. « Bon, alors raconte-moi, jeune fille » Il appela ensuite la serveuse, commanda puis repris la parole. « Pourquoi as-tu déserté ton gentil petit lit si ce n'est pas pour te défouler avec Jonas ? » Elle se racla la gorge légèrement. « - Disons pour faire simple que... mon lit douillet est aussi celui de ma pourriture de fiancé et qu'il m'a juste un peu tabassé pendant près d'une demi-heure, du coup je savais pas où aller alors je suis allé chez lui... très humiliant comme situation soit-dit en passant. »

hj désolé c'est pas terrible !

Apparemment, la raison pour laquelle la petite protégée d'Alec avait déserté la maison familiale était la présence de son plus qu'adorable fiancé. Alexander n'avait rencontré Jaxson qu'une fois, dans sa vie, mais cela lui avait suffit pour s'apercevoir que si lui jouait à merveille au con, le cher fiancé de sa chère petite était lui, un véritable enfoiré. Jaxson Archambault était l'un de ces hommes qui ont perdu un si énorme bout de leur âme en jouant à l'enfoiré qu'ils n'ont cure des sentiments des autres, et encore plus de ce qu'ils sont.
Alec ignorait ce qu'il se passait au juste entre Jaxson et Bruna. Il savait juste qu'ils étaient fiancés, par pressés de se marier et qu'ils se trompaient mutuellement. Et que les colères de l'un étaient plus que dangereuses pour l'autre.

Il avait déjà proposé à Bruna d'intervenir. Alec avait beau être mannequin, une éducation en pensionnat privé lui avait bien appris à se battre. Il aurait pu également intervenir auprès du père de Bruna, mais apparemment, ça n'était pas l'option préférée de tout ce petit monde. Il n'empêche, il se sentait mal à l'idée qu'on frappe sa protégée.

« Tu sais que je peux lui casser la gueule sur simple demande de ta part, » ajouta-t-il comme un rituel. Il voulait être sûr que Bruna savait qu'elle pouvait compter sur lui. Ce rôle de protecteur, de grand frère de substitution, il l'avait plus ou moins choisi, et il était prêt à assumer son statut jusqu'au bout. Ceci dit, il ignorait encore qu'il avait une véritable petite sœur. Deux, en vérité. Et un demi-frère. Mais ça, Alec ne le savait pas encore. Et dans l'immédiat, il se concentrait sur la fausse, Bruna.

Pour ajouter une touche de plaisanterie et rétablir un peu le climat de légèreté confiante, il ajouta ensuite : « Je peux même payer quelqu'un pour s'en charger, s'il faut vraiment vraiment l'abimer. »

Il avait presque l'impression d'être le vice-président en disant ça, mais le fait est qu'il pouvait sûrement se payer un tueur à gages. Il n'était pas très porté sur le meurtre, certes, mais les enfoirés qui frappent leurs innocentes fiancées ne méritaient pas tant que ça une quelconque considération de sa part.

« La prochaine fois, viens squatter chez moi si tu ne veux pas supporter ce raseur de Jonas », ricana-t-il. En vérité, il n'avait rien contre Jonas, il l'aimait même bien. Mais il le surveillait de près. « Je te laisserais mon lit, il est très confortable » continua-t-il.

Encore une fois, une demi-plaisanterie, puisqu'ils avaient un canapé-lit. Mais Alec aimait bien squatter du côté de sa colocataire, c'était un peu comme un nounours géant. Avec des seins. Elle se montrait toujours d'une patience infinie.
De son côté, Bruna finirait peut-être par avoir envie de changer d'air. Surtout si elle trouvait la situation humiliante, ce qui pouvait se comprendre. Après tout, personne n'aime débarquer avec un œil au beurre noir chez son petit-ami non officiel pour se faire soigner.

« Je mettrais même une tenue d'infirmière sexy s'il le faut » acheva-t-il. En espérant que sa comparse ne serait pas blessée par le ton plaisantin du jeune homme.

» réponses bruna
» Alexander. Go !
» non pas lui ; PV ALEXANDER.
» alexander. Et ta soeur ?
» Alexander. On a la classe, ou on l'a pas.