non pas lui ; PV ALEXANDER.

J'avais pleuré toute la nuit comme chaque nuit depuis une semaine maintenant, je m'étais habitué et bientôt j'aurais pleuré toutes les larmes de mon corps, pour lui... Mercredi, le réveil avait résonné dans ma chambre sombre, une chambre où je passais plus de temps qu'à mon habitude, une chambre où je restais enfermé durant des heures écoutant des chansons pas bien joyeuse, celle qui vous tire encore plus vers le fond. Sous ma couette, je levais mon bras avec difficultés pour éteindre ce fichu réveil, ce fichu réveil qui n'arrêtait pas de sonner, sonner à en donner mal au crane. A vrai dire, un rien me donner mal au crâne en ce moment alors je ne sais pas comment j'allais supporter ma journée de travail avec la musique à fond, peu importe. Je m'ôtais de mon lit difficilement plus par obligation que par désir surtout que j'avais mon frère au bout du fil me criant de me lever, c'était ça tous les matins. Mon frère me téléphonait pour m'obliger à m'ôter de mon lit. J'aurais tellement aimé qu'il soit près de moi, mais ce n'était pas possible, il était à l'autre bout du pays, NEW-YORK pour être précise, merde. Je commençais à onze heures trente aujourd'hui, j'en avais vraiment marre, j'allais devoir supporter tous ses clients hésitant, c'était mon job. J'avais eu la bonne idée de vouloir travailler à côté pour avoir cette impression de gagner ma vie malgré le fait que Papa m'aide énormément, il faut l'avouer.

J'habitais dans un loft, car depuis que je faisais des études à l'université, mes parents avaient décidé de profiter de la vie et ils n'étaient jamais dans la maison familiale alors je préférais avoir mon propre petit chez moi. Vivre seule avec son chat, c'est grave kiffant je l'avoue. Je m'ôtais donc de mon lit raccrochant la conversation avec Dex. J'allais sûrement l'avoir ce soir au téléphone, il m'appelait tous les soirs. J'ai l'impression qu'il a peur pour moi.

J'allais en direction de ma cuisine, cuisine où je me rendais sachant que je n'allais pas pouvoir manger quoi que ce soit. Mon chat me suivait, il n'arrêtait jamais de miauler. Mon chat était noir, tout noir et non je ne suis pas superstitieuse et il s'appelle Baloo comme dans le livre de la jungle car petite j'adorais BALOO, le plus beau des ours. J'ouvrais le placard de gauche, pris un sachet pour chat que je versais dans la gamelle de mon chat pour aller ensuite en direction de ma salle de bain. J'en ressortais enroulé dans ma serviette en direction de mon dressing, parce que oui j'ai un dressing rien qu'à moi. J'enfilais un jean, un débardeur blanc et une chemise à carreaux dans les tons bleus évidemment de la marque A&F, forcement il fallait venir habiller avec les vêtements du magasin alors j'en avais pleins dans mon placard. Une queue de cheval et je me retrouvais à aller dans mon canapé avec mon carton à dessins. J'avais des dessins à faire pour l'université alors vu que je n'avais rien d'autre à faire et qu'il fallait absolument que je me change les idées, le dessin était parfait.

Il était dix heures trente, un rapide coup de maquillage, une veste grise bien chaude, mon sac et hop direction le centre commercial. J'avais pris le métro, car d'un autre côté c'est plus pratique.

Cinq minutes d'avance, pas mal, pas mal. Je rentrais dans le magasin et alla posait mes affaires derrière. J'allais devoir travailler jusqu'à 17h00, super. J'avais commencé à avoir des habitudes, c'est comme ça que je me suis retrouvée en train de plier les polos au rayon homme.

« Salomé, après tu pourras parfumer les vêtements. » « Oui, oui. » Oui, il fallait que je parfume les vêtements avec le parfum de la marque évidemment. C'était un procédé que je trouvais assez étrange lorsque j'ai commencé à travailler ici et puis au bout d'un moment, on s'y fait. Il faut avouer que c'est un peu chiant de se balader dans tout le magasin pour parfumer les vêtements mais bon. « Salut, miss. Je suis sûr que je t'ai manqué. » Concentrée à plier les polos, je n'avais pas fait attention à ce qui m'entourait et je n'avais pas remarqué la présence de quelqu'un dans mon dos. Sursautant, je me retournais voyant ce garçon dont je n'avais vraiment pas envie de voir. Mes conditions de travail étaient vraiment excellentes, c'est vrai le directeur du magasin n'était pas très chiant et puis mes collègues étaient tous sympa lorsqu'on regardait comme ça, travailler dans un magasin de vêtements c'est sympa sauf qu'il y a un autre côté, celui où vous devez répondre à l'exigence des clients. Il y avait plusieurs catégories de clients, ceux qui étaient adorables, ceux qui ne parlaient pas anglais, ceux qui ne connaissaient pas vraiment les lieux et qui vous demandent toujours pleins de renseignements et puis il y a ceux qui sont casse-couilles et le monsieur qui était devant moi faisait partie de la dernière catégorie. Je ne sais pas comment il s'appelait, mais moins je le voyais, mieux c'était. C'était le genre de mec, à vous demander énormément d'articles en vingt tailles différentes pour au final ne rien prendre ou prendre un truc qu'il avait vu en premier alors il fallait retrouver l'article en question, mais évidemment il ne s'en souvenait plus alors on ressortait tout et il devait me faire perdre au moins deux heures à chaque fois. Pendant, un certain moment je me suis demandée s'il le faisait exprès et c'était certain, il le faisait exprès. Il aimait faire chier le monde. Autant, habituellement j'étais souriante et j'essayais d'être agréable car il reste un client tout de même, aujourd'hui, ce n'était pas le jour. Je n'avais pas envie d'être aimable avec lui, car c'était vraiment un vrai chieur. « Tu ne peux pas imaginer à quel point. » Évidemment, être ironique avec ce genre de personne. J'allais devoir m'occuper de MONSIEUR, car il ne venait me posait des questions qu'à moi, pourtant il y avait pleins d'autres vendeuses, mais non c'était pour Salomé. « Tu aurais un de ceux-là en taille XXL ? » TAILLE XXL ? C'était une blague, il commençait fort là. Je regardais le t-shirt puis lui puis à nouveau le t-shirt pour lui dire. « C'est pour toi ? » Parce que là, voilà quoi il ne fallait pas abuser, car les tailles XXL n'était pas forcement exposé dans le magasin et le plus souvent était dans la réserve enfin prions pour qu'il y en ait un dans la pile. Je crois qu'il était le seul client que je tutoyer, car après tout il y a une certaine marque de respect, mais il ne se gênait pas et puis moi au bout d'un moment avec lui je ne me gênais plus.